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Redressement judiciaire d’une SCA : devenir du contrat d’apport

Illustration actualité juridique

Le contrat d’apport de récolte constitue un contrat en cours dont l’administrateur peut exiger la continuation ou la résiliation.

Une société civile agricole (CSA) a été mise en redressement judiciaire le 22 octobre 2009. La coopérative dont la SCA était adhérente a saisi le juge-commissaire à l’effet de voir prononcer la résiliation du contrat du 28 février 1995 aux termes duquel elle s’est engagée à faire apport de sa production de pommes à la SCA conformément aux statuts de cette dernière.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a débouté la SCA de sa demande.Après avoir constaté qu’aux termes de l’article 7 des statuts de la SCA, l’adhésion à la coopérative emportait pour les associés coopérateurs engagement de livrer la totalité des produits de leur exploitation tels que définis à l’article 3 des statuts, les juges du fond ont retenu que le contrat d’engagement signé par la SCA était indissociable de son adhésion à ladite coopérative, de sorte que, sous le couvert de résiliation du seul contrat d’apport de récolte, la débitrice poursuivait en réalité la résiliation du contrat de société la liant à la SCA, lequel ne pouvait s’analyser en un contrat en cours au sens de l’article L. 622-13 du code de commerce.
La Cour de cassation censure ce raisonnement au visa de l’article L. 622-13 du code de commerce.Elle précise, dans un arrêt du 19 février 2013, que « le contrat d’apport, fût-il lié au contrat de société, constitue un contrat en cours dont l’administrateur peut exiger la continuation ou la résiliation ».

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